Comment le journalisme évolue avec les réseaux sociaux ?

La pandémie a modifié le quotidien des Français dans leur vie professionnelle et personnelle. Les journalistes ont découvert de nouvelles manières de travailler en plus de faire face à une attention toute particulière de la part des confinés. Ces habitudes semblent modifier en profondeur le métier de journaliste, c’est pourquoi nous revenons sur son évolution pour comprendre comment continuer à travailler efficacement ses relations presse. 

relation presse journalistes

Des Français sur-informés durant les confinements 

Un “blast” historique 

Depuis les premières annonces de confinements, l’actualité autour de la Covid-19 est devenue omniprésente dans les médias. Ce “blast” a représenté près de 75% du temps d’antenne du 6 au 22 mars 2020. L’INA justifie ainsi que les informations concernant le coronavirus représentaient une moyenne de 13h30 par jour sur les chaînes télévisées françaises. C’est un phénomène historique pour la télévision puisque c’est la première fois qu’un sujet reste aussi longtemps au centre des actualités. Les élections municipales n’ont pas ralenti cet élan, la Covid-19 a effectivement représenté 69% du temps d’antenne sur les chaînes d’information continue. La presse écrite n’est pas en reste puisqu’on comptabilise 19 000 articles par jour sur le sujet, là où l’élection présidentielle d’Emmanuel Macron n’avait comptabilisé que 8 000 articles. 

Une audience attentive

Les journaux télévisés ont réuni de nombreux téléspectateurs durant la même période. Le mois de mars 2020 est d’ailleurs le meilleur mois de toute l’histoire de BFM TV en termes d’audience : durant la première semaine de confinement, une moyenne de 19 millions de personnes regardait la chaîne sur une journée. Médiamétrie analyse par ailleurs que les Français passent une heure de plus devant leur télévision depuis le premier confinement. Le lien entre les journalistes et leur audience a même été renforcé. La médiatrice des antennes de Radio France explique effectivement avoir reçu autant de messages lors de la première semaine de confinement qu’en un mois habituellement. Cette évolution s’explique par la volonté des Français de suivre les dernières actualités concernant un sujet qui les touche directement, pour garder un lien avec l’extérieur et pour créer du lien social avec leurs proches, notamment entre les différentes générations. 

La lutte des journalistes contre la désinformation

Les limites des interviews à distance 

Durant les confinements, les journalistes ont été amenés à travailler à distance. Ils ont largement utilisé les outils à disposition comme Skype ou le téléphone. Valérie de Senneville, grand reporter pour Les Echos, explique dans un article de Charlie Hebdo qu’un reportage s’appuie autant sur les mots utilisés, l’expression du visage de l’interviewé et la manière de dire les choses. Raphaël Tresanini, reporter pour Brut, confirme que le numérique impacte les perceptions du journaliste qui est moins apte à détecter les mensonges. Le problème s’est notamment présenté lors des prises de paroles des professionnels de santé qui, encouragés par les chaînes d’information continue, pouvaient certifier des informations avant qu’elles soient suffisamment documentées.  

Un travail en équipe 

Une étude Cision qui interroge 2 700 journalistes de quinze pays dévoile que “81% des journalistes français mettent l’exactitude de l’information à la première place du podium des priorités des médias.” Les Français font partie des journalistes dans le monde les plus engagés contre la désinformation d’après l’étude : 22% d’entre eux estiment que la lutte contre les “fake news” est le premier défi pour le journalisme en 2021. L’origine de leur inquiétude vient en partie des analyses de Facebook dont le panneau d’avertissement sur des publications problématiques est apparu sur 50 millions de posts rien qu’au mois d’avril 2020. Différents médias français se sont regroupés pour lutter contre cette diffusion dont le “Factuel” de l’Agence France-Presse, le “Fake Off” de 20 Minutes, “CheckNews” de Libération et “Les Décodeurs” du Monde. 

Le journalisme s’adapte aux réseaux sociaux    

Les journalistes s’appuient sur les réseaux sociaux

Cette année, les médias ont encore perdu un peu plus de part d’audience face aux plateformes sociales. Indépendamment du fait que les “fake news” se répandent d’autant plus rapidement sur les réseaux, les budgets publicitaires déclinent pour les médias traditionnels. Une autre étude de Cision France de 2020 révèle que de nombreux journalistes ne se cachent pas s’appuyer sur les réseaux sociaux pour exercer leur métier. Plus précisément, la grande majorité d’entre eux s’informent sur Twitter, Facebook et LinkedIn. Ils y suivent le travail de leurs confrères, d’experts et des blogs en rapport avec leur domaine de prédilection. 

Ils complètent l’offre des médias numériques

Le rôle des journalistes consiste à lutter activement contre la propagation des informations mensongères. Leur travail repose sur les intervenants de confiance avec lesquels ils échangent régulièrement pour partager des informations vérifiées. Ils n’hésitent également pas à s’inspirer des réseaux sociaux pour traiter des dernières rumeurs et répondre aux attentes des internautes. Ils choisissent alors des sujets qui ne sont pas en rapport avec la Covid-19 pour soulager les Français, qui sont parfois las de la répétitivité des dernières actualités. 

La pandémie a modifié les relations entre les journalistes et les Français. Ces derniers ont suivi les actualités de près pour trouver des informations de confiance qui concernaient leur quotidien. Les journalistes ont également adapté leur travail à l’utilisation des réseaux sociaux qui leur permettent notamment d’être en contact avec des professionnels. 

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