En août 2018, Squeezie, le premier YouTubeur français, accusait certains influenceurs d’abuser de leurs positions pour séduire leurs jeunes abonnées. Les twittos avaient alors regroupés de nombreux témoignages sous le hashtag #BalanceTonYouTubeur. Cette semaine, les TikTokeurs ont fait face à des accusations similaires sur la plateforme.
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Twitter contre les YouTubeurs
Le 6 août 2018, Lucas Hauchard, plus connu sous le pseudo Squeezie sur internet, dénonçait les pratiques de certains de ses confrères sur Twitter. Le créateur de contenus qui réunissait alors onze millions d’abonnés sur YouTube et cinq millions d’abonnés sur Twitter affirmait que certains YouTubeurs profitaient de la “vulnérabilité psychologique” de leurs abonnées les plus jeunes pour en abuser sexuellement. Son tweet avait alors été aimé plus de 70 000 fois et retweeté 34 000 fois.
L’influenceur avait refusé de citer les accusés mais le hashtag #BalanceTonYouTubeur – choisi en référence au #BalanceTonPorc – avait réuni les suppositions et témoignages des internautes. En quelques heures, le hashtag avait rejoint les tendances de la plateforme avec plus de 15 000 tweets.
Le succès inattendu de la démarche avait toutefois généré quelques déconvenues. Certains twittos n’hésitaient pas à falsifier des visuels pour accuser des influenceurs sans véritable preuve ce qui a eu pour conséquence de diluer les véritables témoignages.
Twitter contre les TikTokeurs
Le confinement a permis à l’application chinoise TikTok de se développer rapidement. Les jeunes internautes l’apprécient tellement qu’elle s’apprête à dépasser YouTube dans leurs habitudes de consommation. Certains créateurs de contenus ont connu un vrai succès grâce à l’effervescence sur ce nouveau réseau social.
Dilara, une jeune créatrice de contenus qui réunit maintenant près de 125 000 abonnés sur TikTok et 6 000 abonnés sur Twitter, a lancé le hashtag #BalanceTonTikTokeur le 17 juin 2020 au soir. Son objectif était de dénoncer les créateurs de contenus qui profitent de leur position pour demander des photos dénudées à leurs abonnées mineures. Elle a ensuite tenu un thread pour mettre en avant certains témoignages.
Le lendemain, les témoignages et les captures d’écran sont rapidement passés en Top Tweets. Pas moins de 65 000 tweets ont été publiés dans le courant de la journée.
Les témoignages ne s’arrêtent pas aux avances sexuelles puisque les internautes dénoncent également les propos sexistes, homophobes et racistes tenus en public par les influenceurs.
Certains tiktokeurs cités ont ensuite fait face à des désabonnements massifs entraînant la suppression de leurs profils dans la foulée.
La secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, Marlène Schiappa, est intervenue sur la question en dénonçant les pratiques autorisées sur un réseau social majoritairement utilisé par de jeunes internautes.
L’influence des créateurs de contenus digitaux
Les influenceurs qui profitent de leurs communautés ne passent pas inaperçu sur les réseaux sociaux. En plus des critiques publiques sur Twitter, certains YouTubeurs, comme Le Roi des Rats (1,22 millions d’abonnés), n’hésitent pas à réaliser des vidéos pour exposer leurs discordes. C’est ainsi que certains créateurs de contenus ont été pointés du doigt pour avoir abusé de la confiance leurs abonnés en utilisant du dropshipping. D’autres sont critiqués pour s’approprier des créations qui proviennent en réalité d’usines chinoises.
A l’inverse, les créateurs de contenus qui se montrent sincères et bienveillants fédèrent les communautés. Les influenceurs se défendent alors entre eux en plus de bénéficier du soutien de leurs abonnés. Ces derniers les encouragent alors dans leurs projets au point que les marques acceptent plus facilement de laisser carte blanche aux influenceurs qui maintiennent une relation forte avec leur communauté.
Aujourd’hui, les internautes n’hésitent plus à dénoncer les influenceurs qui abusent de leur confiance. TikTok s’engage à prendre des mesures pour modérer aux mieux les propos diffamatoires tenus publiquement sur la plateforme pour soutenir les victimes des tiktokeurs.