À partir de janvier 2025, le paysage publicitaire autour de l’alcool va profondément changer. Ces nouvelles règles, annoncées par le Conseil de la publicité, s’inscrivent dans une volonté de protéger les jeunes face à une consommation d’alcool qui peut devenir problématique. Elles ciblent particulièrement les réseaux sociaux et les influenceurs, des canaux devenus incontournables pour les marques.
Quelles sont ces nouvelles régulations ? Et surtout, comment impactent-elles les pratiques des acteurs du marketing d’influence ? Décryptage.
Un encadrement renforcé sur les réseaux sociaux
Les réseaux sociaux, particulièrement prisés par les jeunes, sont au cœur de cette réforme. Selon Marc Frederix, président du Conseil de la publicité, des plateformes comme TikTok et Snapchat ne peuvent garantir que leur audience soit constituée à au moins 70 % d’adultes. Ce critère devient désormais une condition sine qua non pour diffuser des publicités liées à l’alcool. Conséquence : ces plateformes seront fortement restreintes dans leurs partenariats publicitaires avec les marques du secteur.
Les sanctions prévues en cas de non-respect sont également dissuasives. Une amende de 1 000 euros par jour d’infraction sera appliquée aux marques ou influenceurs qui ne respecteront pas ces nouvelles obligations.
Les influenceurs en première ligne
Pour les influenceurs, ces règles impliquent une refonte de leur manière de collaborer avec les marques. Les créateurs de contenu doivent désormais répondre à plusieurs critères stricts :
- Ne pas promouvoir l’alcool si une majorité de leurs abonnés est mineure.
- Être eux-mêmes âgés d’au moins 25 ans pour avoir le droit de collaborer sur ce type de contenu.
- S’assurer que leurs publications intègrent clairement des mentions sanitaires, comme « L’abus d’alcool nuit à la santé ».
Ces contraintes visent à réduire l’exposition des plus jeunes aux contenus susceptibles de normaliser ou valoriser la consommation d’alcool. Pour les influenceurs, cela implique de mieux connaître leur audience, en utilisant des outils d’analyse comme ceux proposés par Instagram ou TikTok. Les collaborations non conformes devront être abandonnées, sous peine de pénalités financières.
Les marques face à un défi stratégique
Pour les marques d’alcool, ces nouvelles règles nécessitent une adaptation immédiate. Les stratégies de communication devront être repensées pour cibler des publics adultes sur des plateformes conformes. Cela inclut :
- La sélection rigoureuse d’influenceurs dont l’audience correspond aux critères réglementaires.
- Une meilleure intégration des mentions sanitaires dans leurs campagnes.
- L’abandon de publicités autour des écoles, dans un périmètre de 150 mètres.
Ces restrictions représentent un véritable défi, mais elles offrent aussi une opportunité de renforcer leur image de marque en adoptant une communication plus éthique et responsable.
L’intelligence artificielle comme outil de contrôle
Pour s’assurer du respect des règles, les publicités sur les réseaux sociaux seront passées au crible par des outils d’intelligence artificielle. Ces technologies permettront de détecter automatiquement les infractions, réduisant les zones d’ombre et les abus. Cependant, cette surveillance imposera aux marques et influenceurs de redoubler de vigilance avant de publier leurs contenus.
Et après ? Vers des régulations pour d’autres secteurs
Le secteur de l’alcool est le premier à subir ces restrictions renforcées, mais il ne sera pas le dernier. Le Conseil de la publicité travaille déjà sur des mesures similaires pour les sucreries et crèmes glacées, ainsi que pour l’automobile, avec des objectifs liés à la santé publique et à l’environnement.
Ces évolutions marquent un tournant dans la manière dont les marques communiquent. Les acteurs du marketing d’influence doivent anticiper ces changements et adapter leurs pratiques pour rester dans les clous tout en continuant à engager leur audience.
Les nouvelles règles publicitaires liées à l’alcool pour 2025 changent profondément la donne, notamment pour les influenceurs et les marques actives sur les réseaux sociaux. Elles imposent une communication plus encadrée, transparente et responsable. Si ces régulations constituent une contrainte, elles peuvent également devenir un levier pour améliorer l’image des marques et renforcer la confiance des consommateurs.
Pour les professionnels du marketing d’influence, le mot d’ordre est clair : adaptez-vous dès maintenant pour rester pertinents dans un contexte où l’éthique et la responsabilité priment.