Facebook répond au documentaire The Social Dilemma de Jeff Orlowski

Depuis quelques semaines, le documentaire Derrière nos écrans de fumée de Jeff Orlowski (dont le titre original est The Social Dilemma) fait couler beaucoup d’encre. Sorti début septembre sur Netflix, le documentaire décrit l’impact négatif qu’ont les réseaux sociaux sur les internautes américains. Facebook n’a pas apprécié cette vision des choses, c’est pourquoi l’entreprise de Mark Zuckerberg y a répondu dans un communiqué de presse.

Facebook entreprises

Un documentaire qui traite des sujets de société

L’augmentation des extrêmes

Jeff Orlowski rassemble les témoignages d’anciens employés des géants de la technologie, des critiques de l’industrie et des universitaires pour révéler les dommages causés par les plateformes sociales et les moteurs de recherche tels que Facebook, Google ou Twitter. Les personnes interviewées ne cherchent pas à se venger d’une quelconque injustice ; elles témoignent même de la volonté initiale des développeurs de transmettre de la positivité. Aujourd’hui, néanmoins, ils constatent que les médias sociaux ont réussi à faire ressortir le meilleur et le pire de la société. Ils les jugent ainsi responsables de l’augmentation de l’anxiété, de la dépression et des suicides notamment chez les plus jeunes. Les plateformes sociales contribueraient également à étendre la radicalisation et la polarisation politique à cause de la perpétuelle désinformation.

La manipulation des comportements

Le documentaire revient également sur la manipulation des internautes grâce aux algorithmes. Afin de mieux pouvoir vendre les données récoltées, les algorithmes cherchent à conserver l’attention de l’utilisateur le plus longtemps possible. C’est une des raisons pour lesquelles la dépendance et la désinformation se développent tant. Le documentaire estime que tous ces défauts sont au service d’un “capitalisme de surveillance ». Le modèle commercial serait alors le responsable de l’Histoire. Les personnes interrogées concèdent que les entreprises sont victimes de leur propre succès car elles sont piégées dans un cercle vicieux qui nécessite de gagner plus d’argent et donc de vendre plus de données pour continuer de fonctionner.

Un documentaire “sensationnaliste”

Dans un communiqué de presse, Facebook revient sur ce documentaire qu’il juge “sensationnaliste”. La firme de Marck Zuckerberg estime effectivement que le film n’a pas offert de regard nuancé sur la technologie mais a plutôt créé un bouc émissaire pour analyser les problèmes sociétaux. En effet, Jeff Orlowski ne s’appuie pas sur les témoignages d’employés actuels qui pourraient témoigner des efforts adoptés par les entreprises pour remédier à des problèmes soulevés depuis plusieurs années déjà. Facebook répond également aux critiques visant la manipulation dû à l’algorithme : la publicité permet de fournir un service gratuit et l’algorithme motive les entreprises à publier des publicités sur la plateforme. Par ailleurs, l’entreprise insiste sur l’anonymisation des données : les annonceurs récupèrent des informations générales sur des types de personnes et les performances de la publicité. Elle ajoute, par ailleurs, que les internautes sont maîtres de ce qu’ils partagent et voient sur Facebook. Ils peuvent ainsi supprimer les “centres d’intérêt” dans les préférences d’annonces depuis plusieurs mois.

Le documentaire de Jeff Orlowski sert les arguments de nombreux internautes qui se sentent de plus en plus épiés dans leurs activités en ligne. Il est alors nécessaire de se demander si les réseaux sociaux sont nécessairement responsables des torts reprochés. Facebook reproche ainsi au documentaire de trouver un responsable facile à des causes sociétales profondes.

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