Comme chaque mois, l’équipe d’InfluenZZZ vous propose sa sélection d’actualités. Ce mois-ci, l’actualité est marquée par les efforts déployés par Delaporte/Vojetta pour réguler l’influence, ainsi que par une amende record infligée à Meta et le retour triomphant de Dailymotion, tel un phénix renaissant de ses cendres.
La loi Delaporte/Vojetta, on en est où ?
Après un passage à l’Assemblée et un texte qui semblait prometteur, le passage au Sénat montre qu’il reste encore un vrai travail de pédagogie à faire, notamment auprès des politiques, même après l’audition de Magali Berdah 😂 (https://videos.senat.fr/video.3429909_643790710350a) par les sénateurs CARDON Rémi, GACQUERRE Amel et SALMON Daniel.
Ce nouveau projet de loi :
- renforce la notion de transparence, notamment en introduisant une unique mention pour indiquer un partenariat « Publicité ».
- augmente les restrictions sectorielles, telles que les interactions ou les mises en scène impliquant des animaux « sauvages », certains actifs numériques, ainsi que les abonnements liés à des conseils ou à des pronostics sportifs.
- introduit des zones de flou qui semblaient pourtant claires avant le passage au Sénat.
L’influence commerciale était définie le 30/03/2023 comme suit :
Les personnes physiques ou morales qui mobilisent leur notoriété auprès de leur audience pour communiquer au public par voie électronique des contenus visant à faire la promotion, directement ou indirectement, de biens, de services ou d’une cause quelconque en contrepartie d’un bénéfice économique ou d’un avantage en nature exercent l’activité d’influence commerciale par voie électronique.
Pour être modifier et intégrer la notion » à titre onéreux » le 09/05/2023 :
Les personnes physiques ou morales qui, à titre onéreux, communiquent au public par voie électronique des contenus visant à faire la promotion, directement ou indirectement, de biens, de services ou d’une cause quelconque exercent l’activité d’influence commerciale par voie électronique.
Notion floue qui soulève la question de la rémunération et de la forme qu’elle peut prendre. L’envoi de produits (gifting ou seeding), utilisé par exemple par les agences de relations presse, doit-il être considéré comme une forme de rémunération ? Si tel était le cas, la loi aurait un impact bien au-delà du « petit monde de l’influence ».
- La définition d’agent n’a toujours pas été modifiée et ne correspond pas à la réalité du marché. Dans le cadre d’InfluenZZZ, nous ne sommes pas des agents d’influenceurs, mais plutôt des apporteurs d’affaires, ce qui nous a toujours permis de préserver notre impartialité dans nos campagnes.
La définition :
d’agent d’influenceur consiste à représenter ou à mettre en relation, à titre onéreux, les personnes physiques ou morales exerçant l’activité d’influence commerciale par voie électronique définie à l’article 1er avec des personnes physiques ou morales et, le cas échéant, leurs mandataires, dans le but de promouvoir, à titre onéreux, des biens, des services ou une cause quelconque.
Mettre en relation et représenter sont deux métiers bien différents qu’il faudra nécessairement clarifier
- Le point positif est l’ajout de notion sur la sensibilisation »du public face aux contenus relevant de l’influence commerciale par voie électronique ».
Le passage en commission mixte ce jeudi 25 mai semble apporté de nouvelles modifications qui seront à confirmer
La suite au prochain épisode …
La DGCCRF, nouveau justicier de l’influence ?
La DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) a récemment pris des mesures pour lutter contre les pratiques commerciales trompeuses dans le domaine du marketing d’influence. Au cours du premier trimestre de cette année, 30 influenceurs ont été épinglés pour des infractions, et seize d’entre eux seront renvoyés devant la justice.
Cette action de la DGCCRF fait suite à une demande du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, visant à renforcer les contrôles dans ce domaine. Au total, 50 contrôles ont été effectués entre janvier et mars, soit presque autant que sur l’ensemble de l’année précédente.
La DGCCRF souligne que tous les influenceurs en infraction n’étaient pas transparents quant à la nature commerciale de leurs activités ni à l’identité des personnes pour le compte desquelles ils agissaient. Une partie des sanctions infligées sera rendue publique dans le but de sensibiliser à l’importance de la loyauté dans ces pratiques et dans le respect des procédures du code de la consommation.
Il convient de préciser que bien que certains influenceurs aient été dénoncés par les consommateurs, ce qui a accru les risques de fraudes, ils ne représentent qu'une infime partie du vaste marché de l'influence. En effet, on estime qu'il existe plus de 150 000 profils d'influenceurs en 2023. Il est donc incorrect de prétendre, comme cela a été relayé par les médias, que 60 % des influenceurs se trouvent dans l'illégalité. En réalité, seule une petite dizaine d'entre eux sont concernés sur l'ensemble de ces 150 000 profils.
META
Mauvais élève, META devra payer 1,2 milliard d’amende
Meta, le géant des médias sociaux anciennement connu sous le nom de Facebook, a reçu une amende record de 1,2 milliard d’euros pour avoir enfreint le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD). C’est l’autorité de protection des données en France, la CNIL, qui a imposé cette amende, la plus élevée jamais infligée dans le cadre du RGPD.
L’enquête a révélé que Meta avait fait preuve de négligence dans la protection des données personnelles des utilisateurs. En particulier, la CNIL a critiqué l’utilisation de cookies, de trackers publicitaires et d’autres technologies de suivi sans le consentement approprié des utilisateurs.
La CNIL a déclaré que Meta n’avait pas respecté les principes du RGPD, notamment en ce qui concerne le consentement et la transparence. Les utilisateurs n’avaient pas été informés de manière adéquate sur la manière dont leurs données étaient collectées et utilisées.
Projet Bacelona, le clone de twitter
Meta, le propriétaire de Facebook et Instagram, prévoit de lancer un nouveau réseau social cet été pour rivaliser avec Twitter. Le projet, nommé « Barcelona » ou « P92 », propose des posts limités à 500 caractères. Les utilisateurs pourront se connecter avec leurs identifiants Instagram, et leurs followers seront transférés automatiquement. La plateforme affichera des posts enrichis de liens, de photos ou de vidéos courtes. Une attention particulière est portée à la modération, avec le blocage des comptes déjà bloqués sur Instagram. La plateforme sera également compatible avec le réseau social indépendant Mastodon. Cependant, l’attrait de la plateforme pour les utilisateurs reste incertain, compte tenu des tentatives précédentes de Meta pour lancer de nouvelles applications
Les UGC, nouvelle fonctionnalité Instagram ?
Instagram a annoncé ce mois-ci une nouvelle fonctionnalité pour les boutiques en ligne. Il encourage ces dernières à ajouter de l’UGC pour faciliter l’interaction avec leurs clients à travers des vidéos et des photos provenant de leur communauté. Cet outil offre aux marques une plateforme pour présenter leurs produits de manière moins publicitaire et plus authentique.
Selon les explications d’Instagram, les boutiques pourront mettre en avant du contenu imaginé par des utilisateurs ordinaires. Cette fonctionnalité UGC permet aux entreprises de présenter du contenu associé à des produits spécifiques sur diverses interfaces de shopping, y compris les pages produits, les boutiques et les vitrines.
L’accès à ce contenu nécessite cependant le consentement de l’utilisateur. Il est libre d’accepter ou de refuser la demande de la marque. Certaines restrictions s’appliquent, par exemple les publications provenant de comptes privés et celles contenant déjà des produits identifiés ou plusieurs marques et entreprises ne peuvent pas être demandées.
Dailymotion
Dailymotion, anciennement en concurrence avec YouTube, cherche à se réinventer sous la direction de Vivendi. Le but est d’offrir une alternative à TikTok et d’atteindre un milliard d’utilisateurs d’ici 2026.
La plateforme a adopté le format vidéo vertical pour les smartphones et une nouvelle stratégie de recommandation de contenu. Contrairement à TikTok ou Instagram, l’objectif est d’élargir les horizons des utilisateurs en leur proposant de découvrir de nouveaux types de contenu.
L’algorithme de Dailymotion se concentre sur la diversité des sources vidéo et l’intérêt approfondi des utilisateurs pour recommander des contenus complémentaires ou contradictoires.
Dailymotion a également introduit de nouvelles fonctionnalités interactives, telles que la possibilité de publier des commentaires vidéo et de faire voter les utilisateurs sur divers sujets.
La plateforme cherche à attirer plus de créateurs de contenu, avec l’objectif d’en attirer plus de 5 000 d’ici fin 2024.
Depuis 2017, l’audience de Dailymotion a augmenté, passant de moins de 300 millions à près de 400 millions d’utilisateurs mensuels en 2023. Cependant, moins de 25% du trafic provient directement du site, un chiffre que Dailymotion espère augmenter avec sa nouvelle application.
Notabene annonce son retour sur Dailymotion : https://www.instagram.com/p/Csf2uUbIOL9/
Kick
L’anti Twitch ?
Kick, une plateforme de streaming lancée en décembre 2022, émerge comme un rival potentiel de Twitch. Elle attire les streamers grâce à une proposition financière plus alléchante. Alors que Twitch propose un partage des revenus de 50%, Kick reverse 95% des revenus aux streamers, ne conservant que 5% pour elle-même. De plus, les créateurs de contenu peuvent retenir la totalité des dons et des pourboires de leurs abonnés. Cette approche financière favorable a déjà incité plusieurs streamers connus, tels que TrainwrecksTV et le streamer français ChowH1, à migrer vers Kick.
Kick se distingue également par sa politique de modération, moins stricte que celle de Twitch. Bien que cette flexibilité puisse séduire certains streamers, elle pourrait dissuader les annonceurs et les sponsors, préoccupés par le contrôle du contenu sur la plateforme
En termes d’interface, Kick ressemble beaucoup à Twitch, ce qui pourrait faciliter la transition pour les utilisateurs de Twitch. Néanmoins, Kick a fait face à des critiques concernant son affiliation avec Stake, un site de casino en ligne, qui a suscité des controverses. Malgré ces débats, la plateforme continue d’attirer de nouveaux streamers.
Kick s’affirme comme une alternative viable à Twitch, offrant une meilleure répartition des revenus et une modération plus souple. L’avenir dira si Kick réussira à se positionner comme un concurrent sérieux de Twitch.
TikTok
TikTok test l’UGC en secret
TikTok révolutionne le concept de contenu généré par les utilisateurs (UGC). Ce contenu, créé par des passionnés des réseaux sociaux qui ne sont pas des influenceurs, est en plein développement. Les entreprises se servent de ces créateurs pour donner vie à leurs publications, souvent des publicités sociales, les rendant plus naturelles et engageantes pour les utilisateurs.
Une tendance s’est remarquée sur TikTok : la publicité se doit d’être simple et authentique.Pas de grosse production, filmé avec un téléphone et souvent en facecam, l’UGC répond à nouvelles attentes des consommateurs. Pour tester le marché, TikTok a lancé, en toute discrétion, un programme UGC aux États-Unis, comme révélé par l’experte en médias sociaux Lia Harberman.
Ce programme, nommé « Creative Challenge », est actuellement en phase bêta, avec environ 400 créateurs participants. Pour y participer, les créateurs doivent produire de la publicité gratuite pour les marques, puis sont rémunérés en fonction de la performance de leur contenu. Les revenus mensuels peuvent varier entre 22 000 et 34 000 dollars, avec des primes allant de 200 à 6 000 dollars.
Aux États-Unis comme en Europe , l’UGC est de plus en plus utilisé par les marques qui y voient un avantage financier en accédant à du contenu à des prix largement inférieurs à celui du marché publicitaire classique.
Environ 50% des consommateurs affirment que les vidéos UGC les aident à découvrir de nouveaux produits ou services à acheter, et environ 40% sont plus susceptibles d’acheter un produit après avoir vu un créateur le tester.
Lia Harberman
Pinterest lance son fond inclusif pour la création en France.
Après trois ans d’activité aux États-Unis, le Fonds Inclusif pour la Création fait son entrée en France. Ce programme vise à soutenir les créateurs de contenu issus de communautés sous-représentées, en leur offrant plus d’opportunités pour se développer et réussir sur Pinterest.
Le programme est ouvert aux personnes créatives et aux producteurs de contenu divers, tels que les éditeurs indépendants, les magazines numériques et les collectifs de contenu. Les participants bénéficieront d’un cycle de formation de quatre semaines, leur permettant d’apprendre et de progresser grâce à l’aide d’experts Pinterest et de personnalités créatives.
Pour son lancement en France, le Fonds est ouvert à toutes les personnes issues de minorités ou discriminées en raison de leur identité de genre, orientation sexuelle, origine, santé, handicap ou situation économique. Les inscriptions sont ouvertes du 23 mai 2023 à 9h jusqu’au 6 juin 2023 à 21h (UTC+2).
Les critères de participation incluent être basé en France avec un compte professionnel Pinterest, être âgé de 18 ans ou plus, avoir entre 500 et 15 000 abonnés sur Pinterest, et vouloir développer ses compétences sur la plateforme. Le contenu créé doit être en lien avec des catégories clés comme la cuisine, la mode, la beauté, le lifestyle, le bien-être et les sports, l’écologie.
Plus d’information sur : https://fondsinclusifpourlacreation.splashthat.com/
InfluenZZZ lance son pôle Sport
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