Donald Trump banni de Twitter : la censure des réseaux sociaux

La campagne présidentielle américaine s’est autant déroulée sur les réseaux sociaux que sur les médias traditionnels cette année. Donald Trump a effectivement reconnu qu’il n’aurait pas été élu président sans ses prises de paroles répétées sur Twitter. La semaine dernière, les émeutes au Capitole et les messages mitigés de l’actuel Président des Etats-Unis d’Amérique ont poussé les plateformes à bloquer ses publications. Aujourd’hui, les comptes Twitter, Facebook, Pinterest, Spotify, Snapchat, Twitch, … de Donald Trump sont bannis pour une durée indéterminée. La décision des GAFAM divise la planète : certains critiquent une censure sévère alors que d’autres reprochent l’action tardive des réseaux sociaux.

Donald Trump compte Twitter

La responsabilité des réseaux sociaux

En 2020, les réseaux sociaux ont été beaucoup critiqués. La campagne présidentielle et la pandémie mondiale ont été largement impactées par la diffusion des fake news. Twitter est un des premiers réseaux à avoir mis en place un système de vérification des informations partagées. La plateforme invite dorénavant ses utilisateurs à lire les articles avant de les retweeter par exemple. En parallèle, Mark Zuckerberg a préféré garantir une certaine liberté d’expression sur Facebook. Les messages véhiculant de la haine ont été sanctionnés très tardivement dans l’année. En France, l’Assemblée nationale a même adopté la loi Avia contre la haine sur internet obligeant les plateformes à être tenues responsables des propos véhiculés par leurs utilisateurs ce qui va à l’encontre du principe européen de non-responsabilité. Ces critiques virulentes ont amené les plateformes à renforcer leurs conditions d’utilisation (CGU). Le compte Twitter personnel du président américain, @realDonaldTrump, a été soumis aux mêmes CGU que n’importe quel utilisateur. La modération de la plateforme s’est ainsi basée sur un contrat de droit privé. Aux États-Unis, la section 230 du Communications Decency Act garantit d’ailleurs l’immunité aux entreprises à propos de la modération.

La censure d’un personnage public

Les partisans de Donald Trump reprochent depuis plusieurs mois la censure présente sur les réseaux sociaux. Le Président américain a déjà accusé Twitter d’étouffer sa liberté d’expression lorsque certains de ses tweets ont été supprimés pour cause de fake news. Le compte @realDonaldTrump bénéficie néanmoins d’un statut particulier. En 2019, les juridictions américaines l’avaient qualifié de “forum public” ce qui le protège grâce au premier amendement de la Constitution des États-Unis sur la liberté d’expression. Ce silence forcé est d’autant plus marquant que de nombreux réseaux ont pris la décision de bloquer le compte personnel de Donald Trump. Parler, le réseau social conservateur sur lequel il était encore actif, a même été rapidement supprimé des plateformes de téléchargement d’Apple et d’Android et du service d’hébergement d’Amazon. L’application n’est d’ailleurs plus accessible depuis lundi 11 janvier minuit. De nombreux hommes politiques de tous les pays critiquent ainsi les décisions des GAFAM car elles ne s’appuient pas sur une décision juridique publique. Donald Trump a été condamné par les réseaux sociaux avant même de faire face à une décision d’“impeachment”.

Les plateformes sociales ont d’abord cherché à limiter les discours haineux et les fake news grâce à de nouvelles fonctionnalités. Le non-respect des CGU les a poussées à prendre des mesures plus controversées de suppression de compte. Si le compte personnel de Donald Trump est banni jusqu’à une durée indéterminée, le président peut encore partager des informations officielles sur le compte @Potus à la manière d’un porte-parole.

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