Google : la rémunération des médias par les moteurs de recherche

Depuis plusieurs années, Google fait face à de nombreuses critiques lui reprochant de ne pas rémunérer la presse alors que le moteur de recherche s’appuie sur les contenus d’actualité pour générer du trafic. En France, le sujet est abordé depuis plusieurs mois suite à l’adoption du droit voisin pour la presse par le Parlement européen ; il n’est toutefois toujours pas mis en pratique par l’entreprise américaine. Ces dernières semaines, le gouvernement australien a ravivé le débat avec un nouveau projet de loi. 

Google benjamin dada unsplash

La rémunération des éditeurs de presse en Australie

Le projet de loi australien vise à mettre en place de nouvelles règles numériques pour soutenir les médias sur internet. Il inclut ainsi la rémunération des éditeurs de presse par les grandes entreprises américaines ; Facebook et Google sont précisément visés par ces nouvelles mesures. Le Parlement australien doit encore les adopter mais, dès à présent, les entreprises concernées ont ouvertement exprimé leur désaccord. La négociation de la rémunération doit être effectuée avec chaque média en fonction du trafic généré par les titres sur les moteurs de recherche. Cette compensation est estimée à plusieurs centaines de millions de dollars par an ce qui risque de fortement impacter la neutralité du net d’après le porte-parole de Google. Google menace d’ailleurs de limiter l’accès de son moteur de recherche en Australie si le projet de loi est adopté. Le gouvernement envisage de désigner un arbitre si les entreprises ne conviennent pas d’un accord avec les médias. 

Microsoft a pris parti dans le débat en soutenant le projet de loi australien. L’entreprise souhaite que l’Amérique du Nord adopte également le principe de rémunération des médias. Le gouvernement américain a néanmoins affirmé se ranger du côté de Google et de Facebook sur le sujet. 

Le droit voisin de la presse en Europe 

L’an dernier, Google avait annoncé vouloir rémunérer les éditeurs de presse en France afin de respecter le droit voisin adopté par le Parlement européen. Dans les mois qui ont suivi, l’entreprise a signé un accord avec six médias français : Le Monde, Le Figaro, Libération, L’Express, L’Obs et Courrier International. Cet accord implique une rémunération fixée selon des critères objectifs, transparents et non-discriminatoires lorsque Google utilise leurs articles pour alimenter ses sites. Plus concrètement, la rémunération s’appuie sur le volume quotidien des publications, l’audience internet mensuelle ainsi que sur la transmission d’informations par le média et l’utilisation des contenus par le moteur de recherche. 

Plus récemment, un nouvel accord a été trouvé entre Google et l’Alliance de la presse d’information générale (Apig). Près de 300 quotidiens nationaux et régionaux français pourraient donc, à leur tour, bénéficier d’une rémunération conformément au droit voisin. Google doit toutefois encore négocier un accord individuel avec les membres de l’Apig. 

La question de la neutralité du web est régulièrement abordée par les internautes. Les entreprises américaines sont réputées pour faire leur loi face à des gouvernements et d’autres entreprises. Le projet de loi australien risque encore d’entraîner de nombreux débats quant à la rémunération des médias et les actions de Google et de Facebook. 

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